Politique de la santé: un engagement vital

La politique de la santé a été marquée en 2023 par des sujets engageant la (sur)vie des hôpitaux et des cliniques. H+ s’est investie en conséquence dans la défense des intérêts de ses membres.

En 2023, le renchérissement était de +2,1%, un peu plus bas que l’année précédente (+2,8%) mais bien plus élevé qu’en 2021 (+0,6%). Il a frappé de plein fouet les hôpitaux et les cliniques dont la situation financière est déjà compliquée.

Hausses salariales malgré un contexte difficile
Dans nombre d’hôpitaux, les partenaires sociaux ont négocié en 2023 des hausses salariales entre 1,7 et 3%. Avec ces adaptations, les établissements contribuent de manière décisive à des conditions de travail attractives devenues plus importantes que jamais en raison de la pénurie persistante de personnel qualifié. Malheureusement, ces efforts n’ont pas été compensés par les adaptations tarifaires correspondantes.

Dans une déclaration commune, la CDS et les partenaires sociaux, parmi lesquels H+, ont souligné que les tarifs doivent être revus à la hausse afin d’amortir les effets du renchérissement et des mesures influençant les coûts du personnel. Il est indispensable que la Confédération, les cantons, les assureurs et les fournisseurs de prestations cherchent ensemble des solutions aux problèmes de financement et d’offre en soins. Il est réjouissant tout de même que certains cantons aient entendu l’appel et procédé à une adaptation des tarifs. H+ continuera de se battre pour une solution durable.

L’EFAS enfin adopté
Après quatorze ans de délibérations, le projet de financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires a été adopté par le Parlement – il s’agit de l’une des plus importantes réformes depuis l’introduction de la LAMal. Lors de l’élimination des divergences, l’intégration des prestations infirmières dans une clé de répartition unique des coûts aura été jusqu’au bout le principal obstacle. Un compromis a finalement été trouvé sous la forme d’une certain nombre conditions posées à l’intégration des soins, à savoir un délai de sept ans à partir de la concrétisation du projet de révision de la LAMal «Financement uniforme des prestations ambulatoires et des prestations avec hospitalisation» ainsi que des tarifs reposant sur des données de coûts transparentes. Les syndicats n’ont pas été convaincus par le compromis et le SSP-VPOD a lancé un référendum. Si la récolte de signatures aboutit, H+ s’engagera à nouveau en faveur du projet en tant que partie prenante de l’alliance EFAS.

Initiative pour un frein aux coûts et contre-projet indirect 
Dans sa version d’origine, le contre-projet indirect à l’initiative pour un frein aux coûts prévoyait un changement de système avec des objectifs en matière de coûts et des mesures correctives obligatoires. Au fil des débats, presque tous les éléments qui auraient mis en péril la sécurité des soins ont été éliminés. Le projet est passé du pilotage des coûts à leur surveillance. Les nouvelles compétences tarifaires octroyées au Conseil fédéral représentent néanmoins un revers pour l’autonomie tarifaire. Le parti du Centre a décidé de maintenir son initiative populaire. Elle sera soumise au peuple en été 2024. H+ s’engagera à nouveau contre ce texte lors de la campagne.

Transformation numérique
H+ a participé aux consultations – partielle et complète – de la loi sur le DEP. Elle a réclamé un système centralisé et entièrement financé. Toujours au rayon financement, H+ exige des priorités claires pour le programme d’encouragement de la transformation numérique (DigiSanté). En haut de la liste figure l’application par tous les acteurs de standards obligatoires. C’est ainsi seulement que l’interopérabilité des systèmes sera garantie.

Contact

Markus Trutmann
Responsable du département Politique, membre de la Direction (jusqu'en février 2024)